Le soin en addictologie

Le soin en addictologie a longtemps visé l’abstinence totale et définitive du patient. La prise de conscience que pour mieux vivre les usagers peuvent avoir d’autres demandes et possibilités que l’arrêt pur et simple a modifié les pratiques et ouvert la voie à de nouvelles stratégies.

La personne doit pouvoir définir elle même ses objectifs afin de favoriser et maintenir le lien thérapeutique.

Le modele bio psycho social

La prise en charge relationnelle 

L’accompagnement et la prise en charge psychologique sont essentiels dans le traitement d’une addiction.

Un travail cognitif est souvent proposé en 1ere intention pour aider le patient à mesurer les bénéfices et les risques de ses consommations. Pourquoi changer ?

La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est une thérapie brève, validée scientifiquement qui porte sur les interactions entre pensées, émotions et comportements.

La thérapie va aider le patient à identifier les mécanismes à l’origine de ses difficultés, à expérimenter de nouveaux comportements et à sortir ainsi progressivement de cercles vicieux qui perpétuent et aggravent la souffrance psychique.

Des entretiens familiaux plus ou moins formalisés sont aussi intéressants dans la prise en charge. Cette approche permet de replacer le sujet et son addiction dans un contexte d’interactions familiales, de révéler et de réduire les interactions problématiques potentiellement impliquées dans le maintien.

Elles permettent dans un cadre sécurisé d’exprimer ses difficultés, les mettre au travail, et ainsi apaiser les relations familiales.

La prise en charge sociale et éducative

La prise en charge du patient va impliquer des changements profonds de son style de vie. Il va mettre en place d’autres modes de relation à soi et aux autres, il va développer son autonomie.

Une réorganisation du quotidien va s’opérer, il s’agira de recréer du lien social, des relations nouvelles, trouver de nouvelles sources de plaisir…

La prise en charge médical

Le sujet doit bénéficier d’un traitement adapté pour réduire l’envie/besoin de consommer et éventuellement de traitement de substitution. Cette prescription peut se faire avec le médecin traitant, l’addictologue ou dans des CSAPA.

A INSPIRE, nous pouvons au besoin travailler avec votre médecin traitant, le médecin addictologue du CSAPA Thylac ou le service addictologie de l’hopital CHANGE.

Article diffusé par le site Addictaide concernant le treatment gap des addictions.

Le treatment gap, c’est ce qui définit l’écart entre le nombre de malades et ceux qui sont soignés.

Moins de 20% des personnes présentant un trouble de l’usage de substances bénéficient d’un traitement, qu’ils s’agissent des fumeurs, des consommateurs problématiques d’alcool ou de drogues illicites. Un étude française récente, réalise par le département de santé publique de Rennes et parue dans la revue américaine « Alcohol », a montré que seuls 37% des patients ayant un diagnostic de dépendance à l’alcool avaient demande de l’aide à un médecin. Un recours aux soins trop tardif contribue à l’aggravation des troubles et l’installation de difficultés de tous ordres : complications somatiques, troubles psychologiques et psychiatriques, désinsertion sociale et professionnelle, dégradation financière.

Un déficit important en structures et acteurs spécialises : le secteur spécialisé n’offre que 300 000 places (évaluation de l’activité des CSAPA par l’OFDT. Publication octobre 2018.) : L’immense majorité des personnes souffrant d’addiction n’y aura pas accès. Environ 150 000 patients ayant un problème d’alcool sont suivis dans le dispositif spécialisé (soit 10% des patients dépendants et 5% des consommateurs problématiques), les Consultations Jeunes Consommateurs (CJC) n’ont accueilli que 35000 jeunes en 2016  soit 5% des consommateurs problématiques dans cette tranche d’âge.

En Europe, plus de 10 séparent la 1ere consommation de cannabis, d’héroïne ou de cocaïne d’une 1ere entrée en traitement.

A l’hôpital : l’alcool est l’un des premiers motifs d’hospitalisation en France. Une étude lui impute 580 000 séjours en médecine chirurgie obstétrique (MCO) et plus de 2 700 000 journées d’hospitalisation en psychiatrie. Derrière ses chiffres brut se cachent un très important sous diagnostic et des retards de prise en charge. En effet, 83.9% des hospitalisations en MCO sont liées aux conséquences pathologiques de l’alcool (intoxications aiguës et complications) et seulement 16.1% des séjours concernent le traitement de la dépendance. Par ailleurs, les personnes vues aux urgences pour des comas éthyliques ou accidents en lien avec l’alcool, ne sont pas systématiquement orientés vers des structures d’accompagnement.

Enfin plus de 3000 enfants nés entre 2006 et 2013 – soit presqu’une naissance par jour- ont présente au moins une conséquence liée à la consommation d’alcool par leur mère (le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF) constitue la forme la plus grave de ces troubles très insuffisamment diagnostiqués).

En medecine de ville : 62% des généralistes n’ont pas suivi de formation spécifique en addictologie. 55% des médecins ont du mal à parler de l’alcool quand le sujet n’est pas l’objet de consultation. Enfin, il y a un manque cruel d’addictologues libéraux et des territoires entiers en sont démunis.

Pour aller plus loin :

https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/addictions

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