L’addiction se caractérise par :
L’installation d’une addiction implique au moins trois mécaniques :
L’addiction démarre essentiellement avec le plaisir généré par la substance addictive. Cette sensation est due à des modifications électrochimiques s’opérant dans le cerveau en réponse à la consommation de la substance.
Nous avons aujourd’hui une bien meilleure compréhension des mécanismes neuro-biologiques et donc du fonctionnement psychologique.
Les facteurs de vulnérabilité et de protection sont mieux identifiés. Cet ensemble permet de proposer des prises en charges plus individualisées.
Le diagnostic de l’addiction (ou dépendance) repose sur des critères bien définis, fixés par des instances internationales de santé mentale et répertoriés.
Le monde médical pour établir un diagnostic a recours à deux grandes classifications :
Egalement désigné par le sigle DSM, abréviation de l’anglais : Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) est un ouvrage de référence publié par l’Association américaine de psychiatrie (American Psychiatric Association ou APA) décrivant et classifiant les troubles mentaux.
Dans la version 4 du DSM (utilisé de 1994 à 2013) , il était employé les termes « dépendance » et « abus de substances ».
Une tolérance accrue, une consommation compulsive, une perte de contrôle et un usage continu malgré des problèmes physiques et psychologiques causés ou exacerbés par la substance.
L’abus d’une drogue renvoie à un mode de consommation inapproprié entraînant des conséquences indésirables, récurrentes et importantes. Il s’agit d’un profil de consommation dans des situations dangereuses qui conduisent l’individu à négliger ses obligations sociales, etc.
Le DSM 5 (version actuellement en cours) utilise :
Cette notion regroupe la dépendance et l’abus sous l’appellation de «troubles liés à une substance». Les différents stades présents dans le DSM IV : usage, abus, dépendance ont disparu dans cette nouvelle classification.
Il s’agissait de mettre en avant le continuum dans une approche dimensionnelle et non catégorielle.
On ne passe pas d’un abus à une dépendance du jour au lendemain, il y a un « glissement » progressif.
Cette approche dimensionnelle explique l’intérêt d’interventions et de programmes de soins gradués, allant d’une intervention brève à la prise en charge globale médico-psycho-sociale. Elle justifie aussi les stratégies thérapeutiques allant de la réduction des risques à l’abstinence.
Présence de 2 à 3 critères : trouble de l’usage d’une substance faible
Présence de 4 à 5 critères : trouble de l’usage d’une substance modérée
Présence de 6 critères ou plus : trouble de l’usage d’une substance sévère
Cette classification de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) regroupe 6 critères. Pour faire ce diagnostic, au moins 3 des manifestations suivantes doivent avoir été présentes en même temps, au cours de la dernière année :
La classification de l’OMS, CIM 10 fait apparaître les concepts d’usage nocif et de dépendance.
Cette addiction qui soulage sur le moment va s’avérer problématique pour la santé, dans la vie sociale, la vie de couple, la vie professionnelle… Même en sachant cela, la personne addicte ne va plus pouvoir arrêter son comportement.
C’est en 1990 que le psychiatre américain Aviel Goodman propose une première définition moderne de l’addiction : « un processus dans lequel est réalisé un comportement qui peut avoir pour fonction de procurer du plaisir et de soulager un malaise intérieur, et qui se caractérise par l’échec répété de son contrôle et sa persistance en dépit des conséquences négatives.
L’origine d’une addiction est multi factoriel. Il existe des déterminants tenant à la substance (S), à l’individu (I), et au contexte (C).
Il est essentiel de prendre conscience de l’ensemble des déterminants. L’addiction peut se définir comme une stratégie d’adaptation d’un individu donné dans un contexte donné.
Pour aller plus loin :